Si tu veux me/te/nous faire douter du réel, pose-toi la question de savoir quelle est la fonction de ce discours dans ton système?
N’oublie pas que quand tu remets la réalité en question, tu utilises des mots et des idées que tu considères comme réels (vrais), sinon, inutile de s’exprimer 😉
Si tu considères que “tout se vaut”, que tes mots n’ont pas de substance, que ta bouche n’a pas de substance, pas plus que ton existence, alors je veux bien croire aussi que ton esprit n’a pas de substance.
La remise en question de la réalité est un jeu philosophique et logique qui permet de décaler notre pensée. En ça elle est sagesse. Elle peut être aussi, malheureusement, folie.
Si je te découpe longuement les testicules avec une lame de rasoir, alors que tu es attaché sur une chaise et que je t’envoie des décharges de 300 volts toutes les 30 secondes, parler d’ondes vibratoires, du si magique univers quantique, en serrant les dents, et en hurlant que tout ça n’est pas réel, sera peut-être un peu vain.
De même que te fantasmer hors d’atteinte dans un univers parallèle où les gens n’ont pas de couilles (ah, mais c’est pas notre univers, ça?)…
Tu pourras discourir en pleurant sur le concept de chaises, de couilles à l’air lacérées et de métal tranchant, et tout remettre en question, ta douleur, tu vas bien la sentir…
Le constructivisme (la mise en question du réel) ne devrait avoir qu’une seule fonction : douter de nos présupposés, afin d’y réfléchir, et de se construire de nouvelles bases pour penser notre vie, nos relations, accroissant ainsi notre souplesse adaptative. Dans ce monde ci…
La mise en question du réel qui se veut métaphysique, apportant la grande sagesse (genre bouddhisme), c’est bidon. Cela ne sert que ceux qui ne supportent pas le réel et veulent échapper à ses contraintes en s’inventant un nouveau monde qu’ils pensent ainsi contrôler. Un extrême de ce genre de folie nécessaire à l’humain en trop grande souffrance est la méditation Vipassana.
Il y a deux raisons essentielles à cette création de bulle psychotique :
- une enfance si douloureuse que le vrai est insupportable (ce que nous avons vécu étant insupportable, on se le cache à soi-même derrière une fiction qui “déconstruit” la réalité pour la rendre plus supportable);
- être un individu vivant à une époque lointaine et pré-scientifique, manquant cruellement de moyens technologiques pour rendre la vie plus supportable, et cherchant donc une issue fictionnelle à une réalité sur laquelle on n’a aucune prise. On se renferme donc dans sa bulle psychotique.
On pense immédiatement à Bouddha, mais nos philosophes européens sont pas mal aussi (cf Platon ou Kant, qui établissent leurs systèmes sur la base déclarée qui est que si le monde n’est pas rationnel alors c’est trop insupportable, et vlan ! Voilà qu’ils nous assomment avec des tas de conneries – de grosses fantaisies – dont la fonction est seulement de les rassurer).
La réalité est que nous avons la chance, au 21° siècle, de vivre dans le meilleur des mondes possibles, et c’est en s’ancrant dans le réel, seulement en s’y ancrant les yeux ouverts, qu’on pourra le rendre bien meilleur.
Bonne réincarnation à tous !
