Le néolibéralisme, c’est aller au bout de soi-même et attendre qu’on vienne vous chercher.

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Le néolibéralisme, c’est aller au bout de soi-même et attendre qu’on vienne vous chercher.

(antifragile, lol!)


Il y a deux phases dans la construction de chacun, au sein de ce monde néolibéral. La première est celle du culte du surhomme, de l’affirmation de soi, quasi-divine. La seconde est celle de l’effondrement qui arrive toujours, tôt ou tard. et que l’on peut (se) cacher plus ou moins bien.

Certains en sont à la phase “aller au bout de soi-même”. Ils se déclarent volontiers nietzschéens et antifragiles. No Pain No Gain (tout ça, c’est la même chose). Wim Hoff et Schwarzenegger, même combat. La vie, c’est sortir de sa zone de confort !

Puis, à force de sortir de sa zone de confort, survient la seconde phase.

On arrive à l’effondrement physique et psychique, où d’autres sont déjà englués. Ceux qui se sont effondrés veulent qu’on s’occupe d’eux ou, au minimum, sont pris en charge par divers instances, car ils n’ont plus le choix, étant trop abîmés par leur course folle vers le pouvoir suprême, celui du “soi” triomphant. Il faut que leur assurance s’occupe d’eux, que la médecine s’occupe d’eux, que les psychothérapeutes s’occupent d’eux, que l’Etat s’occupe d’eux…


Certains sont passés directement à la deuxième phase, incapables de jouer le jeu du semi-divin que chacun devrait être pour avoir une vie belle et bonne.
Et ceux-là sont ceux qui sont le plus méprisés par ceux qui peuvent encore se prétendre être dans la première phase (qu’ils ne voient pas comme une première phase mais, pris par leur arrogance, leur prétention et leur ignorance, un état destiné à durer).


Ce qui est amusant, c’est que les premiers défèquent donc allègrement sur les seconds, les jugeant faibles et sans vie, sans comprendre que c’est pourtant le sort qui les attend.
Les maisons de retraite sont pourtant pleine d’adeptes de la première phase que la vie a fait déchanter, et qui, seuls et désespérés, attendent la mort.


Celui qui est dans la première phase pourra même se proclamer anti-libéral, car le libéralisme serait selon lui un affaiblissement de la puissance d’exister…. puisqu’il n’en voit qu’un des aspects : le côté égalitaire et geignard. Qu’on soit dans la deuxième ou la première phase, on s’affirme le plus souvent “contre le système”, sans comprendre qu’on lui est soumis et qu’on ne fait que l’exprimer à travers différentes étapes de notre vie.


En fait, la première et la deuxième phase sont les deux faces d’une même médaille. Le ressort essentiel du néolibéralisme, c’est la proclamation du surhomme. Forcément, il exige, il obtient, et, parce qu’on ne respecte pas l’écologie des systèmes, ça finit par casser…

D’un côté tu tiens, de l’autre côté, tu ne tiens plus. C’est la chute.

Au-delà de ce piège dans lequel tant d’entre nous tombent, il y a l’approche écosystémique défendue par Morin, s’appuyant sur Bateson. La croissance ne demande ni l’exacerbation de soi, ni la chute qui va lui succéder.

Alors, vous en êtes dans la phase “aller au bout de soi-même”? Ou “attendre qu’on vienne vous chercher” ?

Etes-vous totalement sous l’influence de l’idéologie néo-libérale ?

N’oubliez pas le “et” qui lie à jamais ces deux phrases.

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