ETIQUETTES, Poil au nez.

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ETIQUETTES, Poil au nez.

Ce qui est amusant, c’est que les étiquettes sont toujours valorisantes.

Jamais dépréciatives (quand on se les met soi-même, qu’on se les fait mettre par un officiel complaisant et aimant l’argent, ou qu’on les met – ou fait mettre – sur son enfant).

Il est nul à l’école? Bah il est surdoué ou zèbre, ou hypersensible ou asperger. Ou il a un haut potentiel.T’as le choix.Tu as des difficultés affectives et sexuelles? Bah, tu es asexuel. Plus besoin de creuser.

Tu es gros? Bah…

Etc.

Dès que ton identité est en souffrance, que tu te sens faible, tu vas t’acheter une étiquette valorisante au supermarché identitaire. Au rayon “déresponsabilisation facile”. Juste à côté du rayon “victime héroïque”. Deux rayons qui se chevauchent en fait.

Et t’en profites pour acheter un lot d’étiquettes dépréciatives pour les autres personnes : pervers narcissique, personne toxique, homophobe, intolérant (le comble), etc.

Et tu te sens mieux un moment.

Il en va ainsi de la consommation des étiquettes comme de toutes les consommations. Le plaisir est toujours fugace autant que superficiel.

L’étiquette repose sur le désespoir, le besoin de certitudes, la peur d’être responsable et l’exigence sociale d’être quelqu’un.

Et on se pose alors comme un produit étiqueté, et on ne peut plus évoluer. Terminé la recherche d’amour et de relations constructrices et gratifiantes.

Un produit a des contours définis. Irréductibles.
L’étiquette fige. Collée sur le front, bien visible, bien en place, en surface, elle occulte toute profondeur. Donc tout espoir de changement véritable.

Les étiquettes séparent.

Pour aimer, il faut relier.

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