ÉLOGE de LA FUITE ?

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ÉLOGE de LA FUITE ?

Plus la réalité leur paraît insupportable, plus les gens cherchent à la fuir.

Et ils ont à leur disposition de quoi se “divertir” : films, séries, jeux vidéos, médicaments, alcool, drogue.

Ce n’est peut-être pas par hasard si nous vivons dans une société ayant fait du divertissement, donc de la fuite, une préoccupation majeure.

Plus les gens fuient, plus ils perdent contact avec la réalité, devenant incapables de la comprendre. Ils perdent contact avec le présent, l’histoire, la logique de construction et déconstruction des sociétés, et des hommes…

Or,c’est dans la réalité que se joue, se fait, se défait, se prend le pouvoir.

Le pouvoir véritable n’est pas de devenir un viking par procuration, ou d’éliminer une armée de zombies sanguinaires. Ou de fumer des joints en cachette de la police, en la narguant fièrement.

La fuite, si elle nous soulage un temps, a des incidences physiologiques et psychologiques, nous transformant profondément jusqu’à faire de nous des organismes en fuite, toujours plus loin du réel, des lieux où se jouent les véritables affrontements, et donc nous conditionnant au plus intime de notre biologie pour des soumissions (fuites) futures.

Fuir, c’est aussi laisser le pouvoir à d’autres. Le pouvoir de la (re)création de la société dans laquelle on vit, et le pouvoir de façonner les hommes selon un projet, c’est pas rien.

Henri Laborit, qui a proclamé l’éloge de la fuite, était un dépressif, caractériel. Son enseignement a porté, et semble évident à notre époque, car tout le monde a intégré cette logique d’abandon du réel.

Bref, penser complexe

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