Les principes, ce sont les grandes idées qui déterminent ce qu’on doit penser, être, et faire (seul ou en collectivité).
Les faits, ce sont nos actions, qui sont rarement à la hauteur des principes (ou peuvent aller contre ces principes).
Qu’il y ait un écart entre les principes et les faits ne signifie pas qu’il faille abandonner les principes.
Par exemple, on considère par principe que la famille est le lieu de l’épanouissement premier de tous, de la régénération et de l’équilibre de chacun. La société s’est constituée autour de la famille, et le législateur a élaboré des lois en se fondant sur des principes la concernant. Ces lois n’étant pas les mêmes au cours des siècles.
Cependant, beaucoup de familles sont dysfonctionnelles….
Alors que doit-on faire ?
1 – Dire qu’à l’avenir, on devra supprimer les familles (nouveau principe) ?
2 – chercher pourquoi les faits noircissent le principe… et puis chercher comment améliorer les familles ?
Il est tentant pour presque tout le monde de vouloir jeter le bébé avec l’eau du bain. Il est tentant de tout rejeter en bloc lorsque nous sommes frustrés, insatisfaits.
Cela vaut pour la famille, pour l’amour, pour la société, pour la Justice, pour la politique, les enfants, le progrès, etc.
Parce qu’on en sait pas penser le monde, et que l’on croit pourtant être capable de le penser.
Parce qu’on se trompe sur soi, on se trompe sur le reste.
Et l’on finit tout seul dans une yourte au fond des bois. Avec juste une connexion internet pour créer son compte youtube et dire à quel point on rejette le monde actuel, sauf un de ses principes majeurs : l’addiction à l’image.
Même lorsqu’on dit tout rejeter de ce monde, il faut encore qu’on le montre aux autres, au monde.
Ce paradoxe vient de l’incapacité à penser les principes.
Ce qu’il faudrait, c’est :
1 – penser les principes (à l’aide des outils adaptés, dont les philosophes).
2- distinguer les principes structurels (qui fondent notre humanité) des principes conjoncturels (qui conduisent notre adaptation à la société en place).
3- déterminer si les principes sont de sains principes, ou s’ils pervertissent l’individu et la société.
4 – faire le tri dans les principes.
5 – élaborer de nouveaux principes, ou restaurer d’anciens principes qui se sont avérés fonctionnels (inspirer le législateur).
6 – agir pour rapprocher les faits des principes (cela commence par se changer soi, et se faire citoyen).
7 – agir pour que la loi valorise les faits qui se rapprochent des principes et condamne les faits qui s’en éloignent (inspirer le législateur).
D’un côté, on ne fait que condamner des principes en refusant toute information qui pourrait nous amener à un niveau de réflexion supérieur. Et on se dirige tous ensemble vers le néant (nihilisme de nos sociétés actuelles).
De l’autre, on est VRAIMENT capable d’accepter la différence (qui est toujours une différence d’idées en réalité). Et on va vers un progrès humain.
Dans notre société actuelle, on ne veut plus penser les principes, et l’écart entre les principes et les faits. On ne fait que rejeter ce qui exige un effort de pensée. Quitte à se faire du mal, mais sans comprendre le lien entre la cause et l’effet…
En démissionnant ainsi, on laisse la dominance à des principes impensés, ceux du néolibéralisme, qui ont en fait bien peu de choses à voir avec les intérêts des peuples.
Si l’on ne pense plus l’écart entre les faits et les principes, alors il n’y plus de progrès possible.
On dirait que c’est ce que tout le monde veut. Souffrir 🙂
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Notre livre a pour objet de penser l’écart entre les principes et les faits, de produire de nouveaux principes, et d’apprendre au lecteur à réduire les écarts : https://www.amazon.fr/…/ref=cm_cr_arp_d_product_top…