Tzvetan Todorov (extrait de l’ouvrage : La vie commune. Essai d’anthropologie générale)
Mais je peux reconnaître l’autre pour mieux le nier en refusant finalement la coexistence.
C’est reconnaître alors ce qui nous perturbe de trop, pour mieux le circonscrire et le détruire.
Ce qui signe l’impossibilité de coexister.
C’est refuser à l’autre le statut d’humain : “je te reconnais enfin, en te déshumanisant, pour me donner le droit de te détruire. Je ne reconnais pas en toi un semblable, mais un ennemi.”
Un poil plus loin que coexister, il y a aimer.
Celui qui ne peut penser la coexistence ne saura jamais aimer.
Cela permet de rendre compte de la vie affective et sexuelle des néolibéraux, relativistes de tous poils. Par delà les apparences, le petit théâtre social…
Celui qui ne peut imaginer la coexistence n’est ni aimable ni aimant, ni aimé.
Et son attitude vis à vis du sexe n’est qu’une façade…