La souffrance est indissociable de la vie.
Donc, c’est une lapalissade (un cliché) de dire que pour être heureux il faut avoir souffert.
Et c’est bêtement dangereux si on ne contextualise pas et nuance pas cette affirmation.
Car cela renforce l’idéologie dominante qui lie souffrance, mérite, et donc bonheur.
Et cela pousse des millions d’hommes et de femmes à chercher la souffrance pour espérer trouver l’épanouissement.
Bien connement, mais de manière majoritaire…
L’idée de la Méthode Lafay, qui s’appuie sur Bateson ou Morin (pour ne citer qu’eux) est que, de toute façon, on souffrira dans la vie.
Et que la souffrance est destructrice.
Et que nos possibilités d’adaptation à la souffrance sont limitées.
Et que donc, il faut éviter autant que possible la souffrance (mais pas la vie), réduire autant que possible les risques de perturbations destructrices.
Celles qu’on ne pourra éviter sont déjà largement suffisantes pour nous “rendre heureux” (si on sait “rebondir” après avoir souffert, ce qui n’est pas si simple, et cela se vérifie avec le nombre phénoménal de gens qui disent avoir une vie de merde) 😉
Votre santé, pour simplifier, est la résultante d’une balance entre frustration/souffrance et gratification/régénération.
Le stratège (tel que la Méthode Lafay le définit) va éviter de se “prendre des murs” sans réfléchir juste pour dire que cela pourrait le rendre heureux 😉
Et il est assez instruit pour savoir que la recherche du bonheur déclarée est une justification à la recherche de la souffrance, qui s’explique par d’autres voies, très scientifiques mais méconnues.
On souffre et on cherche encore à souffrir suite à une éducation à la souffrance (sans même s’en rendre compte), et on cherche ensuite des justifications, car on est incapable d’en sortir.
La recherche du bonheur n’est-elle pas la meilleure justification? Celle qui nous permet d’éviter toute réflexion. La justification ultime : il faut avoir souffert pour être heureux? Donc souffrons !
Et cette monumentale connerie est inlassablement répétée en boucle dans tous les secteurs de la société.
Et notamment dans le sport et plus particulièrement la musculation.
Et, est-ce que cela marche?
A priori, c’est un échec total. Les gens sont perpétuellement en souffrance, physique et morale, et on ne voit toujours pas pointer leur “bonheur”.
Alors, ce bonheur, cette récompense donnée par la souffrance, vous l’avez?
Avec 50% de gens régulièrement sous psychotropes, chez les psy, les thérapeutes manuels, si vous me répondez que “oui, vous l’avez”, j’aurais du mal à vous croire…
C’est bien pour cela que la Méthode Lafay s’appuie sur des connaissances scientifiques encore peu connues pour proposer une vision de l’effort, de la vie, ainsi qu’une pratique très technique, qui prend le problème de la souffrance différemment… à l’envers.
Et ça marche 🙂