HUMAINS DE COMPAGNIE / HUMAINS DE BOUCHERIE

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HUMAINS DE COMPAGNIE / HUMAINS DE BOUCHERIE

(les chats, la pensée complexe et la pensée… pas complexe du tout)

Mise en garde :

1 – ce texte est destiné à susciter la réflexion. Libre à vous de ne pas le lire. Vous avez le droit ne ne pas aimer être suscité, même avec douceur et sans les dents…

2 – j’ai un chat, un chien et je ne les ai pas encore mangés. Je me tâte.. J’aime les bêtes, sachant que le mot “aimer” peut recouvrir plusieurs sens.

3 – j’aime aussi (autre sens) quand les gens se mettent à rire lorsque je leur fais de gros guilis. Un rire parfois jauni s’il ne parvient pas à toucher la zone orbito-frontale. Soit je vise mal, soit il n’y pas de zone orbito-frontale (active). C’est possible et bien triste… Et là, la chatouille devient gratouille, voire eczéma intense. Bon, vous me direz si ça chatouille ou si ça gratouille.

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Pour information, le chat n’a pas toujours été un animal de compagnie qu’on aurait horreur de manger.

Le Chartreux était autrefois réputé pour sa viande de qualité et était donc élevé en France dans le but d’être mangé.

Il n’est pas si éloigné le temps où nos ancêtres se posaient davantage la question de chercher quoi manger (comme animal) plutôt que de se demander si on doit ou pas tuer un animal pour le manger.

En 1950, les paysans représentaient une très très grande partie de la population française. Dans une ferme, l’animal peut être à la fois élevé pour être mangé et en même temps un animal de compagnie, avec qui on a des rapports affectifs. C’est cela de grandir au milieu d’animaux qu’on nourrit, soigne, aime et… mange.En quelques générations, les citadins ont oublié le VRAI rapport à la nature et leurs visions de l’alimentation sont généralement déconnectées de la réalité. D’où le besoin d’une approche cybernétique pour bien comprendre ce qu’est un écosystème (social, naturel, anthropo-social-naturel pour paraphraser Edgar Morin).

Au Vietnam et en Chine, le chien est à la fois un animal domestique destiné à être mangé et un animal de compagnie avec lequel on a des rapports affectifs. La culture et l’histoire déterminent nos rapports avec les animaux. Idem pour les humains : nous pouvons pleurer pour des proches et laisser crever des gens qui habitent finalement pas si loin. Nous avons nos humains de compagnie (ceux qu’on aime) et nos humains de boucherie (qu’on laisse crever et/ou qu’on exploite sans la moindre honte).

En principe, c’est là que ça peut gratouiller sévère…

Certains (les plus malins bien entendu) se disent qu’il est possible qu’ils soient eux-mêmes des humains de boucherie… qui possèdent des animaux de… compagnie.

Oh merde !

Où est donc ma place dans la grande chaîne des animaux domestiques, la grande chaîne trophique (au propre ou au figuré) comme dirait monsieur Edgar Morin?

Chez nous (je veux dire autant dans nos maisons, nos hypermarchés que notre pays, notre culture), on pourrait manger du chat. L’avoir comme ami (bébête de compagnie) et comme réservoir d’acides aminés…

Mais nombreux sont ceux qui s’élèveront contre le fait de manger du chat (encore plus les vegans qui, paradoxalement, possèdent des chats et les nourrissent avec de la viande industrielle). Ne pas manger du chat, tout en sachant que ceux-ci détruisent l’écosystème et tuent pour satisfaire leur besoins de chasseurs, alors que les bonnes croquettes industrielles, qui sont le produit d’un irrespect total de nombreux autres animaux, les attendent à la maison…

Oui, le chat, c’est pas juste un gentil paquet de poils ronronnants qui nous gratifie, c’est aussi un élément d’un système, d’un écosystème construit par des humains, pour des humains et qui fait pas mal de dégâts dès qu’on veut bien avoir les couilles de penser un peu plus large que son nombril (couilles, c’est fait exprès, comme c’est à la base une boule de poils, l’usage métaphorique ne sort ainsi pas du monde des animaux de compagnie et ça vous parlera j’en suis persuadé).

Dans nos sociétés ultra-individualistes, le chat est tant aimé car il est le prolongement narcissique de son maître. Ne pas vouloir manger du chat, c’est ne pas vouloir manger son… nombril.En effet, le chat n’est pas social, il dit merde à la société, il est dominateur et égoïste, il fait comme il veut quand il veut et est un prédateur redoutable, qui se permet de surcroît de faire le beau et de passer beaucoup de temps à sa toilette. Le parfait représentant, version animale, de l’idéologie dominante.

Un vrai modèle pour une pub pour parfums (qui véhicule tous les codes que le chat incarne à la perfection)…

Le chat, c’est la version mignonne de tout ce qu’on nous pousse à être et qu’on n’est pas tout à fait.

Et c’est aussi sur lui qu’on projette notre besoin d’échapper à ce carcan normatif et réducteur de nos âmes, dans lequel on nous tient enfermé depuis tout petits.

Va chat, vis ce que moi je ne peux vivre. Tu es le vengeur compensateur de ma liberté sacrifiée.

Bon, et cette réflexion sur la chaîne trophique et les humains de compagnie/humains de boucherie?Et leurs conditions d’élevage (généralement industrielles)?

Vous en êtes où?

Et où en est L214 sur ce sujet?

Ah ouais, ça gratouille?

Mais non ! On peut vite oublier ça en faisant un petit effort

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