LIRE NE SUFFIT PAS

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LIRE NE SUFFIT PAS

Combien de fois ai-je vu des gens ayant lu de nombreuses références de la Méthode Lafay, et pourtant incapables de se diriger vers ce qu’elles proposent (humainement) !

Je le vois si souvent encore !

Ces personnes savent raisonner depuis les références, mais, lorsqu’il s’agit d’appliquer, cela devient impossible.

Le raisonnement est propre, bien construit parfois, valorisant, mais inutile lorsqu’il s’agit de modifier de manière adéquate sa trajectoire. D’être mieux dans sa peau, son corps. D’être lucide, avec un recul sur soi large, théoriquement permis par ces nombreuses références.

Le savoir est devenu un bagage, il a été enregistré corporellement comme tel, et n’est en aucun cas intégré.

Il n’est que costume plaqué sur un corps inchangé.

Il faut intégrer le savoir au point de modifier ce qui compte le plus pour avancer vers un sain épanouissement : les CROYANCES.

Croyances sur soi, les autres, le monde.

Et il ne faut pas croire que penser ses croyances, en parler, c’est les avoir modifiées !

Recracher de manière très scolaire ses lectures. Les ordonner selon des raisonnements que j’ai déjà proposés 1000 fois sur ces pages, c’est chose aisée lorsqu’on est très axé sur l’intellect, l’abstrait, la valorisation de soi par la prouesse conceptuelle.

Certains en viennent même à penser que leur raisonnement est original, qu’ils ne me le doivent pas, que rien (surtout pas moi) ne le conditionne; alors qu’ils ont passé des années à lire mes articles, commentaires et à lire les références que je donne…

Lire, s’adjoindre des connaissances comme bagage, ce n’est qu’une étape; cela ne devrait jamais être une fin en soi. Sinon c’est seulement un cul-de-sac.

Ce sont les croyances qu’il faut changer, et c’est là-dessus qu’il faut bosser. Il faudrait comprendre cela avant tout.

Il faut modifier les croyances qui empêchent l’épanouissement, l’humanisation de chacun.

Pour cela, il faut garder cette ligne directrice en tête et :

– agir pour aller dans ce sens (actions de coopération et non de prédation);

– agir sur sa mémoire traumatique;

– exercer le corps avec efficience (et ne pas se mentir si cela ne se voit pas).

Si vous êtes engagé à fond ou presque dans la lutte pour la dominance, instrumentalisant tout humain autour de vous, tout en vous gargarisant des lectures des références, c’est que vous n’avez rien compris.

Vos croyances sur soi, les autres, le monde, sont inchangées.

Pour vous, Lafay n’est qu’un bagage, une ornementation destinée à continuer toujours dans le même sens, en vous déculpabilisant. Une auto-tromperie.

Si vous vous présentez comme un parangon de la sagesse et de la morale, alors que vous trahissez ceux qui vous ont apporté de quoi vous construire, c’est que vous n’avez rien intégré de ce que vous avez lu.

Vous êtes dissocié, pensant hors de votre corps.

Et si vous vous présentez comme la sagesse incarnée, alors que vous souffrez intensément, de vous-mêmes, du manque d’amour, où pensez-vous donc en être?

Si vous n’avez fait que de faibles progrès physiques, et/ou souffrez de vos entraînements, en reléguant les 4 piliers, la souplesse, dans les caves de votre esprit, vous n’avez encore rien compris.

A vous de vous mettre face à vous-mêmes, et de contempler :

– vos besoins d’approbation (en lieu et place de l’amour parental qui n’a pas été vécu comme satisfaisant);

– vos besoins de dominance (ce qui suit directement la problématique de l’amour parental, de ces parents qui vous dressent, même sans le savoir, à suivre les “règles du jeu” social, auquel vous vous soumettez toujours);

– vos rapports avec votre corps. C’est ce qui fonde toute vie intellectuelle.Si les fondations sont médiocres, branlantes, douloureuses, impensées, inconstruites, non-entretenues, alors vos raisonnements, aussi bien construits soient-ils, ne sont que du vent;

– votre rapport à l’altruisme. Qu’avez-vous fait de réellement altruiste? Quel jeu faites-vous jouer à l’autre dans votre petit théâtre personnel? S’asseoir, se poser, et creuser ces aspects.

Quels sont mes besoins quand je prétends vouloir câliner l’autre?

Quand on se sent comblé affectivement, c’est là que le jugement peut être assez sûr (juste, équilibré, intégrant bien les références).

De même quand on se construit jour après jour pour cela…

Et l’on se construit dans de sains rapports aux autres, en se gardant de nos actes de prédation.

Mais, lorsque l’idée prégnante que l’affectif, le bel affectif, peut être issu de l’avoir et non de l’être, alors on s’est trompé. Et on le voit déjà si on le regarde, et on le verra de plus en plus en vieillissant.

Quand on croit que l’affectif, le bel affectif, peut jaillir de phrases bien construites sur un espace Lafay (ou en-dehors quand on est asez rodé à ce jeu pour le faire IRL), c’est bien que l’on a oublié son corps.

Les croyances sont dans notre ventre, enracinées affectivement à cet endroit. Et c’est aussi là que sont nos plus grandes peurs.

Si dans votre ventre il n ‘y a que prédation, manque d’amour, peur d’être soi-même dominé…. vous serez prédateur malgré vous, votre envie d’autre chose, un prédateur peureux. D’autant plus prédateur qu’il aura eu peur, ou aura appris à mordre.

Où sont donc vos frontières? Vos côtes? Vos limites?

Qui incluez-vous, excluez-vous, de cette carte?

Et ce qui apparaît sur cette carte n’est-il que destiné à être votre propriété? Ou voyez-vous l’autre pouvant exister en dehors de vous?

Est-ce que j’écris pour me contruire. Ou pour compenser? Ou un mélange des deux?

Et si oui, dans quelles proportions? Calculez ces proportions.

Et qu’est-ce que cela me dit du travail qui me reste à faire?

Et de la valeur de mes engagements? De mes jugements?

Le nouvel océan, celui à découvrir, c’est celui de l’humanisation de l’homme.

Pour y parvenir, il faut s’éloigner des côtes de nos croyances; celles intégrées en soi depuis l’enfance.

Il existe une voie pour cela, une méthode.

Savoir la décrire, cette voie, la réciter, ne suffit pas. La réciter n’est encore que protection de ce qui nous a fondé, en douleur.

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