Entraînement stratégique, musculation cybernétique

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Entraînement stratégique, musculation cybernétique

Charles, pratiquant de la Méthode Lafay

 

Avec 3 heures d’entraînement (majoritairement) doux par semaine, on peut obtenir au naturel ce que d’autres obtiennent avec six à dix heures d’entraînement dur.
 
Il existe une logique implacable, contraire à toutes les idées reçues en matière de musculation, ET que la Méthode Lafay est la seule à exposer depuis 2004.
 
Entropie, cybernétique, régulations, systèmes complexes, santé, stress, inhibition de l’action, coopération, efficience… Un nouveau paradigme, qui dérange l’establishment de la musculation, qui fait grincer des dents, mais dont les résultats sont indiscutables.
 
Il y a deux millions d’années, une mutation génétique affaiblissait les muscles de la mâchoire de nos ancêtres. Le crâne et le cerveau, libérés, se mirent à grossir. Nos ancêtres, à la fois plus intelligents et plus fragiles (capacité de morsure réduite) se mirent à davantage coopérer.
Il y a 300.000 ans, une nouvelle mutation permit le langage articulé tel que nous le connaissons. La part de coopération augmenta.
 
Le chimpanzé peut aussi coopérer, mais à condition de viser une récompense immédiate en nourriture. Si seul le dominant peut se réserver la nourriture, l’autre singe refusera de coopérer.
L’humain peut coopérer de manière “altruiste”, c’est-à-dire sans obtenir une récompense immédiate.
C’est une des raisons de nos formidables progrès dans la maîtrise de notre univers.
L’autre étant la capacité qu’ont eu des dominants à pousser des dominés à produire toujours plus et mieux (cf article Optima et Maxima).
 
Comme le fait remarquer Edgar Morin dans Le paradigme perdu, l’évolution humaine a constamment réduit la part de compétition au profit de la coopération. Les structures hiérarchiques se sont donc assouplies, ouvrant la porte à de multiples possibilités de gratifications. En effet, dans une structure hiérarchique très rigide, seul le dominant se gratifie.
 
A notre époque, et ce qui montre à quel point nous sommes encore primitifs, la part de la compétition reste très importante. Une des raisons en est la non-compréhension de nos velléités de dominance, inscrites en nous a priori, tel que nous l’explique Henri Laborit. C’est la cause de la compétition exacerbée, de la violence et des guerres.
Une autre raison est notre profonde immaturité en ce qui concerne la pensée, comme l’explique Hannah Arendt :
 
« les clichés, les phrases toutes faites, l’adhésion à des codes d’expression ou de conduite conventionnels et standardisés, ont socialement la fonction reconnue de nous protéger de la réalité, de cette exigence de pensée que les évènements et les faits éveillent en vertu de leur existence. »
 
Shakespeare, dans Richard III, fait dire à l’assassin ceci au sujet de la conscience (morale) : « tout homme qui entend vivre bien tâche… de vivre sans elle. »
 
Et Hannah Arendt de poursuivre : « et le succès d’une telle tentative [vivre sans conscience] sera facile, dans la mesure où il suffit de ne jamais entamer le dialogue silencieux et solitaire que nous nommons pensée, de ne jamais renter chez soi et de ne jamais commencer l’examen. Ce n’est ni une question de méchanceté ou de bonté, ni d’intelligence ou de stupidité.
Celui qui ne connaît pas le rapport de soi à soi-même (par lequel nous examinons ce que nous faisons et disons) ne verra aucune difficulté à se contredire lui-même ce qui signifie qu’il ne sera jamais capable de – ni ne voudra – rendre compte de ce qu’il fait ou dit; il ne pourra non plus s’inquiéter de commettre quelque crime puisqu’il peut être sûr qu’aussitôt il l’oubliera. »
 
Bref, l’ignorance et une extraordinaire superficialité freinent notre mouvement vers davantage de coopération mais ne sauraient par contre l’empêcher.
 
Inévitablement, la part de la compétition continuera de se réduire, conformément au processus évolutif de notre espèce, et pour son plus grand bien.
 
Comme le disent Gregory Bateson ou Giorgio Nardone, notre espèce est inscrite dans un processus où chacun est appelé à davantage coopérer avec le monde (écologie), les autres (communication non-violente) et lui-même (respect de soi et temps consacré au dialogue entre soi et soi).
 
Cette attitude est nettement plus productive et gratifiante.
 
En musculation, la Méthode Lafay donne des outils pour fonctionner selon ce modèle. En se focalisant davantage sur la coopération avec soi-même, les autres, le monde, on peut “croître et durer”, c’est-à-dire obtenir des résultats importants avec peu d’investissement physique et mental, en posant comme fondation essentielle la santé.
 
On subordonne la construction du corps à la construction de soi.
L’énergie ainsi préservée (et même construite) peut être consacrée à la construction d’un univers (personnel) plus vaste et plus gratifiant.
 
Un univers où apprendre et penser sont des plaisirs car susceptibles d’augmenter la palette de nos satisfactions (joie de vivre).
Un univers où le muscle est détourné de sa fonction première de pure dominance.
Un univers où le besoin de compétition est relativisé, minoré et très bien vécu. Nous savons le satisfaire avec recul sur les tatamis, les rings ou autres compétitions sportives. Sans qu’il vienne empoisonner chaque aspect de notre quotidien.
 
Olivier Lafay

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Henri Laborit est biologiste, chirurgien, chercheur, cybernéticien, éthologue.
Grégory Bateson est biologiste, éthologue, anthropologue, psychologue, cybernéticien. Fils de William Bateson, l’inventeur du mot génétique.
Edgar Morin est sociologue, cybernéticien et penseur. Il est certainement le plus grand intellectuel français vivant. Il a développé la notion de pensée complexe, absolument indispensable dans le monde moderne.
Hannah Arendt est philosophe. Son oeuvre est d’une importance considérable et très actuelle. Elle a beaucoup écrit sur la banalité du mal, sur la manière dont nous jugeons.
Giorgio Nardone, cybernéticien, psychologue et logicien, est le chef de file de l’interaction stratégique.

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