( des liens entre l’apparence, les comportements et la construction de la personne)
La boulimie permet :
1 – de décharger les muscles de la mâchoire, du cou, de l’oesophage, du diaphragme et de l’estomac, qui sont tendus par la souffrance, la colère retenue, le besoin de hurler.
En mangeant beaucoup, on détend en partie tout un tas de muscles que l’inhibition de l’action a rendus durs comme du béton.
Il nous faut utiliser l’énergie bloquée, cette énergie des pleurs, des hurlements, de la rage, de l’envie de se battre, de mordre, d’exploser. On peut le faire en passant ses journées à manger…
2 – de se droguer avec d’énormes quantités de sucre (qui est une drogue plus addictive que la cocaïne). En mangeant beaucoup, on se fait de véritables shoots de sucre. On est plus détendu, plus calme. On peut ainsi planer en se gavant de Nutella.
3 – mettre quelques cm de lard entre soi et les autres. Ne plus être désirable aux yeux des hommes, ne plus risquer d’être percutée émotionnellement par les autres (ou moins percutée) puisqu’ils se tiennent à distance : fonction de protection.
On devient la bonne copine (qu’on n’ose pas moquer) ou la grosse qui fait peur (à qui on fout la paix). Et si quelqu’un se moque, c’est de notre gras, pas de ce que nous sommes en profondeur, qu’on croit avoir caché sous notre manteau de lard (et qu’on peut ainsi un peu oublier).
4 – se conformer à la définition que le père/la mère a fait de soi. Je suis une merde comme ils l’ont dit, montré. Je ne peux être désirable, aimée. Je suis a-normale par mon physique comme je suis a-normale pour une enfant (puisque mes parents m’ont rabaissée à l’extrême : je ne suis pas assez normale pour être aimée, pas assez bien).
Je refuse donc, inconsciemment, de m’épanouir, pour leur obéir. Encore leur obéir…
L’obésité est ainsi une forme d’obéissance muette, inconsciente. Et il y a des gens qui se rebellent contre tout, qui rejettent tout, sauf ces ordres qu’ils ont mémorisés, intégrés, mais dont ils ne savent rien.
L’auto-destruction est une soumission.
Boulimie, anorexie, musculation No Pain No Gain, sports intenses qui vous laissent muscles et articulations abîmés à 30 ou 35 ans… sont une soumission.