Modèle Interne Opérant(M.I.O.)

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Modèle Interne Opérant(M.I.O.)

Dans SYBERNETICS, nous expliquons pourquoi et comment les MIO ont une influence considérable, Implacable, sur votre pratique de la musculation.

Les MIO (Modèle Interne Opérant) sont construits durant l’enfance, principalement dans la relation parent/enfant, et essentiellement, dans nos sociétés, dans la relation mère/enfant.

Ce sont des séquences mémorisées à notre insu dès la naissance, et qui vont agir toute la vie comme programmes relationnels (ils nous imposent comment agir avec soi, le monde, les autres).

Ne pas connaître ses MIO, c’est en être victime. C’est les subir, et nous le ressentons dans l’écart entre ce que nous voulons faire, être, comment nous voulons nous comporter, ET ce que nous faisons réellement (qui reste sous l’influence inconsciente des MIO).Nous voudrions changer, mais nous retombons constamment dans les mêmes schémas.

Ces schémas (MIO) sont engrammés dans la mémoire procédurale. Dans la pensée, nous sommes tout un tas de choses, de changements, de rêves, de déclarations, mais dans l’action nous sommes nos MIO.

Tant que nous n’avons pas entamé une procédure de connaissance de soi (Gnothi seauton) et de reconnexion à soi, nous sommes agis par nos MIO et c’est sans espoir que cela change.

Comparez, pour mieux comprendre, cette notion à un ordinateur qui n’a pas de programme pour changer ses programmes (ceux qui dictent et délimitent son fonctionnement).

Imaginons que cet ordinateur ait pu développer un imaginaire, des désirs, sans que cela puisse influencer sa programmation. Et qu’il soit capable d’être frustré de ce qu’il est et aussi de son incapacité à changer. Voilà, vous y êtes…

Nos MIO se sont constitués dans une société qui formate les enfants, afin qu’ils soient prévisibles, soumis et utilisables par le sommet de la pyramide hiérarchique, formatés (inconsciemment) par les parents, selon des séquences interactionnelles fournies implicitement par la socio-culture, qui impliquent une répression émotionnelle dès la naissance.

Dans notre société, nos MIO ne sont pour l’essentiel, ni positifs, ni joyeux, heureux, constructeurs. Ils sont emplis de frustrations, de souffrances, de désirs d’affection non comblés, d’incompréhension.

Ce sont des programmes d’insatisfaction et de douleur, qui nous contraignent à reproduire dans le monde ce qui s’est construit dans la relation avec les parents. Inconsciemment, nous nous attendons à retrouver dans le monde ce qui s’est programmé en nous lorsque nous étions tout petits. Et nous agissons inconsciemment pour que les séquences apprises se « bouclent » (se répètent et se concluent comme nous les avons apprises).

Les MIO sont principalement et directement liés à une répression émotionnelle et ce qu’on appelle dissociation. Ils sont tissés de cette répression émotionnelle.

Dans une société de tensions permanentes, de concurrence, où les deux parents doivent travailler, prendre des coups, les manifestations (comportements) de l’enfant augmentent le stress global de la famille et sont donc perçues comme inadéquates, intempestives. Le bébé qui hurle la nuit après une journée de travail harassante, augmente le stress de ses parents. Les pleurs d’inconfort, les demandes d’attention et de câlins, alors que le parent ne demande qu’une chose, se reposer, sont « de trop ».

Les parents vont donc exercer une pression sur l’enfant pour qu’il soit moins dérangeant.

Ils vont, tout à fait inconsciemment, la plupart du temps, fabriquer des séquences interactionnelles qui les arrangent, qui leur permettent d’avoir le pouvoir dans la relation avec l’enfant.

Le but est que l’enfant soit malléable, obéissant, facile à vivre. Et dans ce but, de nombreux moyens vont être mis en œuvre : évitement, moqueries, rejet, isolement, coups. Il s’agit d’apprendre à l’enfant à modifier ses comportements, modérer ou abandonner ses demandes, retenir son besoin d’exprimer son insatisfaction, son besoin d’attention et d’affection, de soutien permanent. L’enfant doit s’exprimer quand le parent le veut, et souvent quand le parent PEUT être disponible. Et selon les modalités exigées par le parent (qui est lui-même victime de ses propres MIO, qui lui imposent comment interagir avec l’enfant depuis ce qu’il a engrammé durant sa propre enfance).

L’enfant va donc apprendre malgré lui à se retenir, à réprimer ses émotions, jusqu’à se couper complètement de celles-ci quand l’angoisse devient trop forte : l’enfant se « dissocie ».

En effet, toute forme de rejet parental (le refus des émotions et manifestations dérangeantes du bébé est un rejet parental) est ressenti par le tout-petit comme une atteinte à sa survie, un risque considérable pour sa survie.

L’enfant se perçoit comme étant en danger. La peur est ainsi constitutive des MIO qui sont en nous. Nous avons appris la peur constante, le repli sur soi, la solitude, le désespoir et l’importance de renier et réprimer nos émotions. Nous l’avons appris mais nous nous ne nous en souvenons pas.Nous étions trop petits.

Mais cela fait partie de nous. Et cela constitue la trame implacable de nos rapports au monde, aux autres, à soi, et donc à la musculation. Nous avons appris à nous changer sans changer : par la force.

Nos MIO, tant qu’ils n’ont pas été explorés et englobés par des structures comportementales plus évoluées, par la complexification de notre être (Gnothi seauton, reconnexion à soi), nous permettent seulement d’être « dépassés » par leur propre logique : la violence, la répression émotionnelle, le repli sur soi, la peur de l’autre, la lutte pour qui aura le pouvoir.

Ainsi, en musculation, il faut se changer par la force, l’oubli de soi, en sortant de sa zone de confort, en se faisant violence. Dans notre rapport aux haltères, nous rejouons sans nous en rendre compte les séquences apprises durant notre petite enfance. Ceux qui font « la guerre à la fonte » rejouent le rapport parent-enfant de lutte pour la dominance. Idem pour ceux qui clament qu’il n’y a « pas d’excuses ». Soumis ou être soumis, et pas d’excuse pour les manifestations de notre humanité, de notre fragilité, de nos besoins réels exprimés : cela remonte à loin tout cela…Afin de vous aider à vous complexifier, et faciliter un travail de reconnexion à soi permis par SYBERNETICS (tous les outils principaux sont dans le livre), voici de quoi prendre du recul par rapport à vos MIO. La reconnexion à soi est la base d’une pratique saine de la musculation, efficiente et épanouissante à tous niveaux, car nos premiers besoins sont affectifs.

Au lieu de chercher à compenser des manques, nous devons créer des séquences relationnelles heureuses, joyeuses, constructrices, et cela ne peut se faire que si nous découvrons notre propre fonctionnement pour le modifier peu à peu.

Cela s’adresse aux parents, premièrement, mais vous pouvez l’appliquer à vos relations entre adultes.

Lorsque vous interagissez avec votre bébé, prenez du recul et observez comment se construisent les séquences.En A, le bébé se manifeste (pleurs, babillements, cris, agitation).

En B, vous réagissez. Demandez-vous comment vous réagissez. Quelle est le contexte (votre humeur, l’humeur de votre partenaire, le moment du jour ou de la nuit, le moment de la semaine, votre état de fatigue, vos pensées) ?En C, le bébé répond à votre réaction. Analysez ses manifestations sonores et son comportement général. Est-il satisfait ? Stressé ? Inquiet ? Terrifié ?En D. Vous réagissez à cette réaction. Que faites-vous ? Que pensez-vous ?A, B, C et D constituent une séquence interactionnelle. Ce sera la base d’un MIO. Si vous réagissez toujours de la même façon aux manifestations du bébé, et que c’est stressant pour lui, alors ses MIO seront pauvres, plein de douleurs, de sentiment de rejet, d’abandon, de terreur, et cela le poursuivra toute sa vie, car, je le répète, ce sont les MIO, programmés en nous par les premiers rapports parents-enfants, qui nous font agir à notre insu à l’âge adulte.

Si le bébé s’est senti seul, rejeté, il agira avec les autres humains de façon à boucler sa boucle et se retrouver en fin de parcours (après la lettre D de la séquence interactionnelle) comme il se retrouvait avec le parent étant tout petit.

Si le bébé/enfant a appris qu’il pouvait avoir de l’approbation parentale en se reniant, en réprimant ses besoins d’affection et ses émotions, alors étant adulte, il recherchera l’approbation en lieu et place de l’amour inconditionnel qu’il aurait dû recevoir.

Car l’approbation du public, c’est toujours mieux que rien, c’est avoir au moins le sentiment d’exister. Le public (au départ, ce sont les parents) envoie un message : nous t’approuvons si tu cesses d’être dérangeant, si tu cesses d’exiger constamment de l’amour).

Alors pour exister, on fait une croix sur l’amour. On a ainsi appris tout petit à se comporter pour échouer en amour.Tous ces gens qui veulent être des stars, tellement soucieux de leur image, et qui souvent se comportent avec dureté envers eux-mêmes et les autres, en étant pris dans la lutte pour la dominance, la destruction de l’autre, ont appris cela durant l’enfance. Le succès dans la guerre en lieu et place de l’amour. Leur comportement dit comment leurs parents se sont comportés avec eux.

Dans votre quotidien, si vous voulez évoluer, notez et faites noter par votre entourage les régularités dans vos échanges. Mettez au jour vos séquences interactionnelles : comment vous passez de A à B, puis de B à C, puis de C à D, etc.

Certaines séquences sont positives, car elles renforcent l’amour, la compréhension réciproque et le sentiment de bien-être. Mais elles sont rares. Statistiquement, suite à la structure sociale dans laquelle nous vivons, nos MIO sont en quête de peine, d’échec, de frustrations et de souffrance. Nous cherchons toujours à confirmer quelque chose, quelque chose de sombre, de destructeur, d’oppressant, qui nous fasse nous sentir seul au monde, incompris, rejetés, désespérés

.Cela peut changer (SYBERNETICS donne les clefs).

Au niveau adulte/adulte comme au niveau adulte/enfant.

Découvrez et observez vos séquences interactionnelles. Et modifiez-les peu à peu tout en procédant à un travail de reconnexion à soi.

Ce sera un immense pas en avant, en tant que parent, en tant qu’amant, partenaire, ami, membre d’un groupe social, par la récupération/reconnaissance de nos manques affectifs et besoins émotionnels.

Et cela aura un impact considérable sur votre vision et pratique du sport.

Ce que nous voulons tous, avant tout, c’est être aimé. L’amour est la mesure exacte de notre sentiment d’appartenance au monde, de notre joie (ou non) d’y être.

Il y a ceux qui n’y croient plus, et n’y croiront jamais plus, brisés par des MIO trop contraignants; perdus dans leurs besoin compulsif de pouvoir, dominance et approbation.Et il y a ceux qui peuvent encore faire ce chemin de reconnexion à soi, avec les bons outils.L’essentiel, ce n’est pas le muscle pour le muscle; l’essentiel, c’est le muscle dans un contexte créateur, un contexte de joie d’être au monde : croître et durer. Etre aimé, s’aimer, enfin.°Je dédie ce texte à Michael Quiquempoix, à sa femme, et à leur nouveau-né Nolan.

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