(un peu de pensée cybernétique, toute douce)
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Aimer, c’est vouloir que l’autre nous appartienne, et vouloir lui appartenir. Aimer, c’est vouloir que “l’objet gratifiant” (dirait Laborit) soit proche, à notre disposition. Et plus on est proche, plus je suis à l’autre et l’autre est à moi, plus le lien d’attachement est fort (ocytocine).
Aimer une personne parmi des millions, c’est crier du fond de soi : “Je veux que tu sois à moi.”
Est-ce mal? Non, puisque c’est profondément naturel, et la socio-culture nous conditionne aussi pour cela. On a cela “en nous”.
Aimer, c’est avoir une relation particulière, singulière, avec un être. Il y a donc un lien d’appartenance.
Mais aimer devient un problème quand cela ne se résume qu’à ça.
Car il faut aussi vouloir construire l’autre, pas seulement le posséder. Il faut une dynamique de construction, pas seulement d’exploitation.
Sinon ce ne sera plus que vampirisation réciproque, exploitation mortifère d’une terre qui ne se renouvelle pas. Et, bientôt, l’amour mourra.
Il faut donc vouloir la liberté (libération) de l’autre autant que sa soumission. L’amour épanouissant doit être paradoxal.
L’amour épanouissant, durable, est dialogique (terme d’Edgar Morin). Enfermement et libération. Fermeture et ouverture…
C’est un système vivant, cherchant le maintien et la croissance simultanément. Il lie en même temps qu’il libère.
Les couples heureux sont ceux qui savent maintenir active, dynamique, cette dialectique. Ce sont ceux qui décident, en conscience, de s’y engager.
Ce serait une vision évoluée, complexe, cybernétique, de ce mythe, par exemple : http://www.philolog.fr/le-mythe-de-landrogyne-texte-de-pla…/
Encore une fois : se focaliser sur la croissance.
Soyons des jardiniers
(et non des vampires)