
« Tout dans les bras, rien dans la tête » : une expression (toujours) d’actualité ?
Cette expression très répandue montre la vision classique de l’homme musclé qui, s’attachant un peu trop à faire augmenter son tour de bras, oublierait d’un autre côté de « muscler son cerveau ».
Soit on devient musclé mais bête, soit on est intelligent et cultivé et dans ce cas, pas musclé.
Mais pas les deux à la fois…
Au-delà de l’existence d’éventuelles exceptions peut-on considérer que cette expression « tout dans les bras, rien dans la tête », reposerait sur quelque chose de tangible ou bien est-ce un bête stéréotype qui ne reposerait sur rien ?
On est en droit de se poser la question…
En effet, on se demande parfois si la culture et la réflexion ne sont pas exclus du sport…
Prenons un exemple concret.
Sur internet, sur facebook notamment, on se valorise par le partage de photos, on montre une image de soi qu’on estime valorisante.
Et dans le monde de la musculation, ça se fait généralement par des photos de muscles : on contracte les bras, les abdos, on rentre le ventre, on prend la photo et on la partage en espérant recevoir des conseils et critiques, mais aussi et surtout des compliments.
Jusque là…rien d’anormal me direz vous dans le fait de montrer du muscle dans le monde de la musculation.
Mais mais mais…maintenant, le muscle seul n’est plus assez viril.
Contracter un bras, c’est bien. Mais à une époque où la douleur et la souffrance sont glorifiées, valorisées à outrance, ce n’est pas assez.
Alors maintenant on peut voir passer les photos de blessures, de mains abîmées, ensanglantées parfois.
On voit passer les témoignages de personnes ayant souffert plus que de raison pour réaliser une performance, les photos où les visages expriment de la douleur et de la souffrance…
Comment en est-on arrivé là ?
A se valoriser par le partage de photos ou vidéos où l’on montre ses « blessures de guerre » faites non pas à la guerre, mais en faisant un peu de sport…
Les douleurs, les blessures sont-elles épanouissantes ?
Ces témoignages, ces photographies et ces vidéos sont partagées sans aucune réflexion sur les conditionnements qui ont amené à trouver cela valorisant de se montrer abîmé…
Je repose donc la question : la culture et la réflexion sont-elles donc totalement exclues du monde du sport ?
A quand un monde du sport qui se valorisera non pas uniquement par le muscle et la souffrance, la douleur, la blessure et la destruction, mais qui se valorisera par la culture ?
Peut-on se plaindre des stéréotypes que l’on contribue soi-même à faire perdurer ?
Dans l’univers de la Méthode Lafay, on voit de plus en plus des personnes athlétiques, prenant soin de leur santé, se valoriser par des photos où le calme et la tranquillité règnent. Des photos de livres, des retours sur ces livres et pas uniquement des livres fermés au monde du sport…
Une autre vision du sport peut exister.
Une vision du sport où l’on prend autant soin de ses muscles que de son cerveau. Où l’on s’entraîne mais où l’on se cultive. Où l’on se valorise autant par ses résultats esthétiques que par sa culture…
Muscles, performances, santé, cybernétique…
Aller plus loin:
https://olivier-lafay.com/…/la-construction-dun-modele-alte…/
Méthode de musculation tome 2: l’espace stratégique