LE VÉRITABLE AMOUR

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LE VÉRITABLE AMOUR

En fait, l’art de recevoir et de donner, l’art de prendre et de donner sont intimement liés si l’on veut parler de “vrai amour” 

C’est toujours soi qu’on gratifie en donnant. Aucun acte n’est déconnecté de notre égo. Quand je suis généreux, c’est parce que cela me satisfait, me gratifie.
Mais il y a plusieurs degrés de gratification, de l’exploitation unilatérale à la réciprocité facteur de croissance mutuelle.
De l’égoïsme “pur” à l’altruisme (qui est un égoïsme bien compris, complexe).

Donc, on prend aussi lorsqu’on veille à donner, mais en étant bien davantage capable de respecter l’autre, et non plus seulement le considérer comme un objet à soumettre, à utiliser, consommer (et à jeter ensuite en se racontant des histoires pour le justifier).

Le véritable amour est équilibre entre domination et soumission, jouir de l’autre et faire jouir l’autre. En alternance et simultanément… C’est un va-et-vient permanent, un mouvement permanent où l’on prend tout en donnant, où l’on exploite tout en se faisant exploiter, en conscience, avec comme but la croissance mutuelle.
C’est une relation où le “je suis à toi, totalement à toi.” est profondément ressenti et mis en oeuvre, sans jamais que la liberté de chacun ne cesse d’être et de croître, sans jamais que les rapports ne soient dégradants pour l’un, l’autre, les deux. La conception de la dignité, telle que professée par Gregory Bateson, est toujours là, présente en nos esprits.
Je suis à toi, totalement, car je suis pleinement en confiance…
Quand je m’oublie en nous, je n’oublie rien.

1 – l’amour trivial.
Alors, oui, comme il dit (dans la vidéo), l’amour primaire, superficiel, n’est que consommation de poisson. C’est le plus fréquent, et c’est pour ça que l’amour tel que l’envisagent la plupart des gens meurt bien vite.
Une fois que le poisson est mangé, c’est fini, oui…

2 – un premier recul dans l’amour.
On doit saisir que c’est pas le poisson pour lui-même qu’on aime, mais son goût, ce qu’il nous donne. Tant de gens épuisent leur “amour” rapidement car ils ont fini de consommer l’objet qu’ils croyaient aimer “pour la vie”… Ils se mettent parfois à déprécier l’amour, car ils ne comprennent pas que c’est leur ignorance qui est cause du désamour.

3 – Amour et réciprocité (apprendre à connaître l’autre, qui il est, d’où il vient, ses conditionnements, ce qu’on peut lui donner).
On doit saisir qu’il faut une réciprocité.Mais que puis-je donc donner à l’autre? Que sais-je de lui, de ses désirs? Et lui, que sait-il de lui-même?
Souvent rien… Difficile d’installer une réciprocité dans ce cas !
Gnothi seauton (apprendre à se connaître soi-même est la règle première, et on n’a jamais fini d’apprendre à se connaître).

4 – Amour et croissance (les règles cybernétiques du développement humain intégral).
On doit saisir ce qu’est une croissance mutuelle. C’est la complexification d’un système biologique par intégration de nouvelles données… qui lui permettent de jouir profondément de la vie et de lutter contre l’entropie (de résister au temps, de bien vieillir, d’être bien dans sa peau, en santé).
Croître et faire croître, c’est là que réside un amour d’un niveau supérieur, qui ne s’épuise pas, qui est renouvellement constant.
L’arrêt de la croissance d’un système, c’est sa rigidification (inhibition, perte de souplesse physique et comportementale). Il devient alors plus fragile, plus facile à briser, il s’use plus vite et tombe plus facilement en dépression. Il vieillit plus vite et n’est peu à peu plus que peines.

5 – L’Aristophane batesonien. Aristophane meets Edgar Morin.
On doit saisir ce qu’est le don absolu de soi, réalisé à deux.
Et là on trouve cette actualisation du mythe d’Aristophane, nourri de cybernétique : lutter contre l’entropie et favoriser la croissance tout en étant fusion entre deux êtres, installés sur un territoire commun, qui ne condamne pas la liberté des individus.
Le véritable amour, le plus fort qui puisse être, donc le plus gratifiant et épanouissant pour deux êtres, est dialogique.
En me soumettant, je domine; en donnant je prends. En m’éloignant (conservant ma liberté) je me rapproche (je fusionne ma liberté avec celle de l’autre).
Ceci est impossible sans culture.
Il ne s’agit pas seulement de vouloir faire le Bien (de l’autre, ici), comme le prescrivent toutes les religions, il faut, tel que l’enseigne Socrate, se poser la question de ce qu’est mal agir, comment ne pas faire de mal. Et cela demande de s’ouvrir à de nombreuses informations, notamment à celles qui décortiquent nos conditionnements biologiques et socio-culturels.

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Le discours d’Aristophane (les origines mythiques de l’amour fusionnel) :

 

 

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