SORTIR DE LA CAVERNE, c’est crevant…

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SORTIR DE LA CAVERNE, c’est crevant…

 
(Construction du couple, relations gratifiantes, et changements de type 2)

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Avons-nous le même objectif, dans un couple? Avons-nous un territoire commun, pensé, construit à deux, en conscience?
 
En fait, souvent, à part vouloir être ensemble, la relation n’a jamais été bien définie, pensée.
On se met ensemble, sous la pression de la société et de nos hormones, puis le contrôle nous échappe (comme pour tout le reste).
 
Appliquer des “recettes” pour sauver un système-couple impensé, quand ça se met inévitablement à merder, c’est juste impossible. Vouloir “mieux communiquer” sans jamais se poser de questions de fond, celles qui amènent à réfléchir à ce que sont les relations humaines, sans questionnement anthropologique, c’est voué à l’échec.
Ou alors, ce sera comme une recette, et donc un pansement sur des problèmes de fond qu’aucun des deux n’est en mesure de résoudre par manque de pensée et d’outils.
 
C’est pour ça que les “recettes” des livres de développement personnel à deux sous sont inefficaces (l’état de la société le prouve); et aussi que les thérapies de couple sont seulement un moyen de se rassurer avant la séparation. Ou d’accepter la mort de soi et de l’autre dans un couple qui continue d’exister par faiblesse ou besoins de conformisme intraitable.
 
Heureusement, on peut changer, et avoir accès à sa part de bonheur, mais ce n’est pas donné à tout le monde, par manque d’outils pour creuser son épistémologie et se libérer des conditionnements, qui font des humains de petits robots conformes aux standards conceptuels et comportementaux en place.
 
Evoluer, c’est déjà changer. Je renvoie au livre “Les transformations silencieuses” de François Jullien. Evoluer, c’est juste ce que tout le monde fait, soumis que l’on est à des transformations perpétuelles.
 
Evoluer “en bien”, selon les standards sociaux, c’est bien souvent ne faire qu’abdiquer de sa vie, s’oublier pour être plus “acceptable”, par manque d’outils pour être soi.
Alors, on fait quoi? On s’oublie pour ne pas être seul? Ou on vit ses tendances, ses mouvements intérieurs, quitte à ne plus rien tirer des relations sociales que le simple plaisir superficiel de parler, de vivre dans un bruit perpétuel permettant de ne pas penser (à la douleur de sa vraie solitude)?
 
Il existe une forme d’évolution supérieure, dite “changement de type 2”, mais il est vrai que ce n’est pas donné à tout le monde. Pour cela, il faut être apte à creuser ses propres croyances, celles de la société, des autres, et à modifier ensuite son regard sur les relations.
Bref, il faut se cultiver (apprendre pour prendre du recul). Ce qui veut dire sortir de la norme pour devenir un individu davantage accompli (développer sa zone orbito-frontale, comme le dit Henri Laborit) en pensant ses conditionnements.
Et ça, on ne vous l’apprend nulle part.
Sauf ici…
On ne vous l’apprend nulle part, car la croissance personnelle est dangereuse pour l’ordre social. Les gens vraiment épanouis n’acceptent plus le système hiérarchique tel qu’il nous est imposé.
Ou : on ne peut (vraiment) s’épanouir que si l’on remet en question les échelles de dominance.
 
Et ce n’est donc pas sans tensions qu’on opère un changement de type 2, car se rendre capable d’amour pour soi, les autres, le monde, ça fait remettre en question pas mal de choses. D’où ces milliers de personnes disant être perturbées, épuisées, par les articles de LDMT.
 
Obtenir ce qu’on veut le plus (l’amour, la reconnaissance), ça passe par l’obligation de “sortir de la caverne” (Platon), afin d’échapper à un système social qui veut se perpétuer, maintenir les échelles de dominance, certes, mais qui ne veut en aucun cas votre bien.
 
Les “recettes de bonnes femmes”, les bons sentiments, les clichés, la bienveillance superficielle (Je suis Charlie), ça ne marche pas. Les livres de développement personnel, c’est du bidon, car ils répondent à un besoin de conformistes : changer sans changer, sans creuser la valeur de nos besoins, fantasmes, croyances sociales.
 
Ce qui marche donc, ce qui doit être fait, c’est le chemin menant à un changement de type 2, avec une ré-information en profondeur de votre système (modifications de la manière de penser, agir, croire).
C’est le chemin le moins fréquenté, car c’est celui de l’insoumission réelle. mais c’est le seul apte à produire ce que nous attendons tous : des relations pleinement gratifiantes.
 
Bienvenue dans le monde des Non-A (Van Vogt) 🙂

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Pas de douceur sans rébellion.
 
Le changement de type 2 a été théorisé par Gregory Bateson, pionnier de la pensée écosystémique (pionnier de l’écologie moderne), référence fondamentale de la Méthode Lafay, et biologiste, anthropologue, éthologue, psychologue et cybernéticien.
Gregory Bateson a énormément influencé Edgar Morin.

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