CROSSFIT : combattre le Mal (être un chevalier du Bien) en s’enfermant dans une salle de sport?

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CROSSFIT : combattre le Mal (être un chevalier du Bien) en s’enfermant dans une salle de sport?

(s’adresse également aux bodybuilders qui se fantasment en super-héros)

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Quand on parvient à faire croire à des gens qu’en s’enfermant dans une box de crossfit, on est un super-héros (un défenseur du Bien), c’est qu’on a affaire à un public extrêmement fragile et malléable.
 
S’entraîner jusqu’à en vomir =/= de combattre le Mal (sauf si on considère que l’on combat le Mal situé dans son propre imaginaire, c’est-à-dire ce qui nous traumatise; et comme l’expliquent les spécialistes, il s’agit alors d’un combat contre la mémoire traumatique acquise lors d’une enfance douloureuse).
 
Cela devrait sembler évident que l’on n’est pas un super-héros en s’entraînant durement tous les jours.
Alors pourquoi tant de gens nourrissent cette image parfaite d’eux-mêmes, au point où le business s’en empare?
 
Que se passe-t-il dans la tête d’un adulte susceptible de s’habiler en Captain America pour aller faire des tractions? Ou qui lève des poids aux couleurs des super-héros Marvel?
 
Un super-héros, ce n’est pas quelqu’un qui s’entraîne toujours plus dur, mais quelqu’un qui se consacre aux autres.
Encore une évidence qui semble difficile à comprendre pour toutes ces personnes qui imaginent qu’aller à la salle de crossfit, c’est vivre dans une BD Marvel…
 
Quand on se fantasme en super-héros, alors que se consacrer aux autres, faire le Bien, est exclu, c’est que les démons à combattre sont en soi.
Il faut beaucoup de force, parfois, pour luttter contre ce qui hurle en soi et qu’on ne sait faire taire, d’où l’identiication avec des humains fabuleux.
 
Et ce qui hurle en soi, c’est toujours le petit enfant qu’on a été, et qui a souffert des violences “éducatives”, du rejet, de l’indifférence de ses parents.
 
On veut être des super-héros, non pas pour sauver le monde, dont on n’a que faire, mais pour se sauver soi-même…
 
Et, l’ironie de la situation, c’est qu’en adhérant sans recul aux valeurs en place, c’est-à-dire le mérite par la souffrance, on ne va pas se sauver, on va se détruire, laissant à jamais cet enfant qui hurle en nous… désemparé.
 
En se faisant mal autant qu’on a eu mal d’être rejeté, humilié, battu, étant petit, on ne fera qu’accentuer cette destruction de son “soi”.
Tant que l’apprentissage de la douceur sera exclu, et qu’on se fera maltraiter non plus par nos parents, mais par un “super-héros” (soi-même rêvé en super-héros) qui croit être un sauveur (de notre âme souffrante), on ne parviendra pas à s’aimer, et on ajoutera du mal au mal.
 
Sauf à se battre “pour de vrai” sur le terrain de le vie, le vrai combat est toujours en soi, il est toujours entre soi et soi, il est toujours dans l’imaginaire.
Mais rares sont ceux ayant à la fois la force et les outils permettant de comprendre de quoi est constitué leur imaginaire, et sur quoi reposent leurs fantasmes de force absolue.

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