Devenir un athlète du quotidien

Devenir un athlète du quotidien

Pour rappeler à mes lecteurs que le but ultime de la Méthode n’est pas le volume musculaire, mais l’Efficience, la construction de soi. 
Témoignage de Killian.

“Etre un pratiquant de culture physique, un athlète du quotidien, voilà ce qui devient important. Le volume et les proportions ne sont pas rejetés ou négligés mais deviennent des modalités de même valeur que la souplesse, l’endurance, la résistance. Il s’agit de la recherche d’un dynamisme « pour soi », qui n’est pas nécessairement orienté vers la pratique sportive, mais fondamentalement orienté vers la recherche d’une énergie à tout moment disponible, un bien-être, une joie de vivre. Ce nouveau cadre n’évacue aucunement la possibilité de rechercher et d’obtenir un gros volume musculaire. Celui-ci ne passe cependant plus avant l’acquisition de qualités athlétiques, moins visuelles, mais jugées prioritaires.”
(extrait de ATHLETES : https://olivier-lafay.com/2007/01/18/athletes/ )

 

Bonjour, Je m’appelle Killian, j’ai 22ans, je suis étudiant en architecture du paysage et également paysagiste. J’ai débuté la méthode il y a deux ans suite à la rééducation d’une épaule, elle m’a permis d’évoluer physiquement dans mes sports, tout en me permettant d’être beaucoup plus à l’aise dans mon métier. Avant la méthode je suis passé par le skate et le tennis. Puis huit ans de trottinette freestyle. Depuis maintenant deux ans, j’additionne la méthode Lafay et l’art du déplacement ; le parkour.
L’individualisme m’intéressait dans ces sports, de même que l’adrénaline. Evoluer seul me permettait d’être confronté à moi-même et non d’entrer en compétition avec d’autres personnes. Ce sont ces traits de caractères qui m’ont permis de m’approprier la méthode, de trouver la volonté de l’appliquer dans le temps.

Diverses chutes en trottinette freestyle m’ont abimé un ménisque externe puis une luxation de l’épaule avec déchirure de la capsule articulaire.
J’ai découvert la méthode lors de la rééducation de l’épaule et du genou par mon physiothérapeute/ostéopathe. J’ai réagi négativement à l’idée de soulever des poids, il m’a alors montré le livre et expliqué le principe du poids du corps, des séries longues et repos courts. Pratiquant également cette méthode, il en connaissait les bienfaits et savait qu’elle me permettrait de continuer à stabiliser de manière autonome ces deux articulation fragilisées. Il m’a donc lancé le challenge ; “de toute façon, tu n’as rien à perdre !”

Avant de commencer à changer, j’avais l’appréhension du regard des autres en raison de côtes apparentes, d’une mauvaise posture voûtée et d’une nuque tirant vers l’avant (ce qu’on appelle communément la bosse du bison). J’ajouterai qu’être asthmatique n’aidait pas le sport en général. Cet ensemble de “contraintes” faisait partie d’un point de départ que j’ai remis en question grâce à la méthode.

Je n’ai pas vu de changements significatifs les premiers mois, mais l’évolution s’est faite en plusieurs phases: J’ai retrouvé une posture correcte durant le printemps. Mon poids est passé de 62 à 59kg puis 67kg pour 1m73 la première année. Mon appétit s’est développé avec le temps et j’ai pris soin de commencer à prendre un petit-déjeuner. Il y a eu un réel changement physique durant l’automne suivant.

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Lorsque j’emploie le terme “m’approprier” la méthode, j’entends l’adapter à ma capacité physique et aux possibilités de mon épaule. L’amplitude réduite de mon épaule ne me permettait pas de descendre complètement aux dips et pompes larges. J’ai adapté les exercices du livre aux amplitudes de mon épaule.

Par exemple, descendre jusqu’à l’horizontal en pompes larges était très difficile, même durant le niveau 4, j’avais de sévères craquements dans mon épaule. Mon amplitude au niveau 2 ne descendait que jusqu’à la moitié de sa capacité. Au niveau 3, j’ai joué avec l’intermédiaire de cette amplitude totale, ce qui veut dire que j’oscillais au-dessus de l’horizontal et non autour, puis au niveau 4, où je descendais très légèrement en dessous de l’horizontal.
Ce travail d’adaptation accompagné des exercices de souplesse m’a permis d’orienter la méthode selon mes capacités physiques sans rester bloqué à une difficulté. Aujourd’hui la souplesse me permet de garder un corps dynamique pour mon travail et me détendre en fin de journée.

La première année j’ai pu être régulier avec trois séances/semaine sauf durant les périodes d’examens. Ce temps a été une redécouverte de soi. D’un naturel désordonné j’ai structuré mon quotidien grâce à la régularité de la méthode, j’ai trouvé une assurance que je n’avais pas. Au travail, des mouvements difficiles à réaliser sont devenus presque naturels, en fait, la structure de la méthode s’est retrouvée dans tout mon quotidien.

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Quatre termes pour résumer ces deux années, “découverte”, “prise de conscience”, “évolution”, “équilibre”. Ces quatre phases résument pour moi l’évolution liée aux premiers niveaux. On découvre la méthode, puis on se rend compte de son efficacité, on évolue doucement jusqu’à atteindre un point d’équilibre où l’on se sent bien. J’ai gagné la majorité de ma masse la première année, puis décision prise de passer aux niveaux supérieurs (6 et 7) où j’ai vu ma condition athlétique s’améliorer, c’est aussi le moment où j’ai cherché à trouver mes limites. Découverte des nausées en milieu de séance, des courbatures qui restent, du manque de congestion, des Rest-pauses à chaque fin de mode, tout ces facteurs m’ont alarmé. C’était un travail contre moi-même. C’est à ce moment qu’est sorti l’article sur le “No pain No gain“, puis les articles sur le “constructivisme et l’efficience“. J’ai pris conscience à ce moment de l’oubli du challenge de base, “me renforcer”.
Première boucle sur le niveau 2 et de la peine à progresser sur A6 depuis longtemps. J’ai choisi un entrainement à l’échec simple pour une progression plus douce. J’ai utilisé l’article de gestion de la triade et des performances d’Arnaud et Geoffroy et ceux sur l’efficience de manière à rationnaliser mon entrainement vers le minimum d’efforts afin de me préserver et bénéficier du maximum de résultat possible. J’ai énormément travaillé avec l’ODT durant les périodes d’examens où je ne pouvais pas être régulier.

Je me suis réellement approprié la méthode en m’en détachant progressivement durant l’automne suivant, l’école d’ingénieur devenant trop chronophage, j’ai du placer la méthode dans la “case” entretien. Après avoir minibouclé plusieurs fois la variante de l’exo 2 afin de la faire progresser au maximum, j’ai laissé la méthode en standby pour me consacrer à mes études. J’ai alors cru que j’allais perdre mes acquis, cependant, j’ai conservé une condition physique très stable.
J’ai entamé ma dernière phase de méthode qui pour moi correspond à “l’équilibre” durant la reprise de ce printemps. J’ai eu plus temps pour l’entrainement, jusqu’au moment où le paysagisme est devenu trop énergivore. J’ai organisé une gestion de mes entrainements plus efficiente de manière à ne pas m’épuiser la veille du travail mais aussi avoir suffisamment de repos pour ne pas m’entrainer en vain. L’utilisation de l’ODT a encore une fois porté ses fruits pour conserver les acquis. Depuis quelques temps, je ne m’entraine plus, mon travail m’en demande trop au quotidien, cependant je réalise que je ne pourrais pas tenir mon rythme actuel si je n’avais pas changé de condition physique grâce à la méthode.

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Maintenant que mon épaule et mon genou sont stables, je peux dire que le premier changement est presque fait. La prochaine étape réside simplement dans l’entretien de la structure quotidienne, dans l’entretien de ma condition physique mais aussi dans le perfectionnement de ces qualités. J’ai pris un poids raisonnable en mangeant selon mes besoins durant ces deux années. A mon sens plus les choses s’acquièrent lentement, plus elles ont de raison de rester ancrées, observation faite lors de l’arrêt de l’entrainement. Je ne vais donc pas chercher à prendre de la masse car l’équilibre atteint naturellement me convient et le reste ne sera que du bonus.
Avec recul, deux années passent rapidement. C’est la raison pour laquelle je ne suis pas pressé de peaufiner l’évolution car il faut aussi le temps de s’accepter soi-même. Tout les points négatifs cité précédemment ont été apprivoisés afin de les utiliser pour aller plus loin.
Dans mes objectifs actuellement, l’idée serait de pouvoir retrouver le temps de pratiquer mes sports. J’ai participé récemment au Strongman Run d’Engelberg. J’envisage d’autres courses de ce genre et m’intéresse aux trails, cependant, il va me falloir du temps.
Je terminerais en vous disant de prendre votre temps ! Car c’est en y allant étape par étape, qu’on s’applique à enraciner les acquis pour résister au vent du quotidien.

Une réflexion au sujet de « Devenir un athlète du quotidien »

  1. Un physique parfait, pas trop de muscle et il parrait que vous êtes souple…

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